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QUELLE POLITIQUE ENERGETIQUE
POUR QUELS OBJECTIFS ?

Réunion du 6 juin 2006


Intervenants :
• Patrick LARRADET : Administrateur (CFDT) de Réseau de Transport d’Electricité (RTE),
• Christine & Laurent CHOPLIN : Association Energies Solaires Développement (Ramonville)

Présents :
• Sébastien VINCINI : Secrétaire fédéral à l’environnement et au développement durable
• Christophe ROUCAN : Délégué fédéral à l’énergie
• HIRIGOYEN Hervé, JUSTAUT Sylvain, BELLOUR Jean Alain


Poursuivant ses travaux sur le sujet, la commission Environnement et développement durable organisait, jeudi 8 juin, un débat sur le thème « Quelle politique énergétique pour quels objectifs ? ».

Ce débat bénéficiait notamment de la participation d’intervenants extérieurs : Patrick LARRADET, administrateur de RTE (Réseau de Transport d’Electricité), Christine et Laurent CHOPLIN, de l’association ESD (Energies Solaires Développement).

Après un constat de la situation actuelle assez alarmant (tant au niveau national que mondial), et une présentation du marché de l’énergie et de sa prochaine libéralisation (au 1er juillet 2007, tous les particuliers pourront choisir leur fournisseur d’électricité), nous avons tenté de définir ce que pourraient être des objectifs volontaires pour nous, socialistes, et creusé quelques pistes de solutions concrètes à mettre en oeuvre pour les atteindre.

Dans un premier temps, la nécessité de constituer un grand pôle public de l’énergie regroupant EDF et GDF a été réaffirmé. La structure du capital de ce groupe ne doit pas faire l’objet d’une guerre idéologique, mais l’état doit rester le principal décisionnaire de ce groupe en terme d’investissement, de politique de sécurité et de régulation des tarifs.

Tout d’abord, les objectifs inscrits dans le projet (20% d’énergies renouvelables en 2020, puis 50% à plus long terme, contre seulement 6% aujourd’hui) ont été confirmés comme tout à fait réalistes. L’accent a été mis sur le besoin de réduire notre consommation d’énergie (« l’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas »).

Ce premier axe s’accompagne de mesures :
- mettre en place une vraie politique de sensibilisation à la Maîtrise de la Demande Energétique (MDE) dès le plus jeune âge (intervention d’association dans les classes, cours d’éducation citoyenne, etc.),

- favoriser le développement de l’habitat économe (un pavillon de base peut consommer jusqu’à 20 fois plus d’énergie qu’un pavillon dont la dépense énergétique a été étudiée préalablement),

- revoir la politique de l’ADEME qui subventionne l’installation de kits de chauffe-eau solaires « homologués », ce qui a artificiellement fait monter les prix sur les kits homologués alors que les installations personnalisées (donc, ayant un rendement supérieur, parce que plus adaptées) sont beaucoup moins chères.


De plus, cette politique de subvention profite aux classes moyennes et supérieures qui peuvent s’offrir ces installations, mais très rarement aux plus démunis qui, pourtant, ont le plus besoin de réduire leurs factures énergétiques.

Une proposition originale a été avancée : faire prendre en charge l’installation et l’exploitation des appareils de conversion d’énergie (chauffage, chauffe-eau) par EDF-GDF. Pour les habitations ainsi équipées, EDF-GDF facturerait alors de l’énergie thermique et plus du gaz ou de l’électricité. L’entreprise pourrait, par une volonté inspirée par le politique, favoriser les installations économes et adaptées à la situation géographique, et ainsi supporter l’amortissement de ces installations, principal frein à l’équipement des foyers individuels.

Cette proposition de Laurent CHOPLIN (ESD) nous a tous surpris par son originalité et séduit par son approche « mutualiste » de l’investissement. Elle a d’ailleurs fait l’objet d’un amendement au projet des socialistes qui sera défendu en convention fédérale.

Pour ces produits (chauffe-eau solaire, photovoltaïque, géothermie), il a également été rappelé l’urgence d’aider le marché de l’installation à se structurer (par des aides à la création d’entreprises concourrant à la Maîtrise de la Demande Energétique). Ce secteur pourrait devenir fortement créateur d’emploi.

Enfin, pour nous permettre d’anticiper la transformation de nos sociétés lors de la fin de l’ère du pétrole bon marché, l’ensemble de la commission s’accorde à réclamer l’augmentation significative de notre effort de recherche. Les engagements de la stratégie de Lisbonne (au moins 3% du PIB européen consacré à l’économie de la connaissance) sont considérés comme un minimum pour garantir notre future indépendance énergétique.

Il paraît aussi évident de garantir une meilleure répartition des efforts de recherche, et de ne pas mettre tous nos oeufs dans le panier du nucléaire. D’autres pays ont su miser sur l’éventail complet des énergies renouvelables, avec un succès considérable (Danemark, Allemagne, etc.).

Ce dernier débat avant le vote sur le projet aura été l’occasion de constater la cohérence de notre projet, largement partagé par le milieu associatif et professionnel.

C. ROUCAN, délégué fédéral à l’énergie.
Tag(s) : #Environnement - Energie

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